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Trevor Timmins 2003-2016 - Sommaire 

Auteur: Gilles Savard, 2020-04-14

 

Trevor Timmins est le recruteur-chef du Canadien de Montréal (CH) depuis le repêchage 2003. Plusieurs personnes doutent que ce soit un recruteur-chef de qualité. Le rationnel principal pour critiquer Trevor Timmins est la faible qualité de succès de plusieurs premiers choix effectués par le CH (ex. : McCarron, Tinordi, Fisher, Leblanc, etc.).

Est-ce que Trevor Timmins se compare avantageusement par rapport à ses homologues des autres équipes?

Nous tenterons de définir une méthodologie d’analyse afin de comparer M. Timmins et nous l’appliquerons pour les années 2003 à 2016. Les repêchages depuis 2017 sont trop récents pour être significatifs.

Quatre axes d’analyse

 

Nous tenterons d’analyser le travail de M. Timmins à partir de quatre axes :

1) Combien de choix au repêchage a-t-il eu pour l’ensemble des repêchages? Autrement dit, avait-il assez de cartes dans son jeu?

2) Avait-il des choix au repêchage intéressants? Avait-il de bonnes mains en sa possession?

3) Est-ce que les choix au repêchage de M. Timmins ont joué plus de parties que les joueurs repêchés par les autres équipes?

4) Combien de joueurs repêchés ont joué plus de 123 parties (1 ½ année)?

Nous évaluerons chaque équipe sur une note de 100. Chaque axe aura une pondération différente. La voici :

Tableau #1 – Résultats finals pour l'ensemble des équipes

 

Nous réalisons que le M. Timmins et le CH se positionne au 8ième rang avec 56 points. La force et la faiblesse de M. Timmins est qu’il a des notes correctes pour chaque axe analysé. Aucun coup de circuit, mais aucune grande faiblesse non plus.

Donc, M. Timmins est parti avec peu de cartes dans son jeu, des cartes relativement moyennes. Il a réussi malgré tout à être compétitif parmi ses pairs.

Attardons-nous aux deux équipes qui ont eu les meilleurs résultats.

Comparaison entre Pittsburgh et Montréal

Pittsburgh a accumulé 71 points, 15 points de plus que le CH. Analysons les résultats pour chaque axe :

Axe #1 : Pittsburgh pour la période 2003-2016 a repêché 91 joueurs, 8 de moins que le CH. Ils ont cumulé 16 points sur une possibilité de 20 points pour cet axe (Le CH 14 points).

Axe #2 : Le recruteur-chef de Pittsburgh avait un moins beau jeu de cartes en main que le CH. Il avait moins de cartes et un moins beau jeu de cartes. Il a obtenu plus de points que le CH, car le niveau de difficulté était plus élevé. Ils ont obtenu 15 points (Le CH 12 points).

Axe #3 : L’axe qui alloue le plus de points. Cet axe compare le nombre de parties jouées à une cible, et ce, pour 4 périodes différentes.

  • 2003-2006 : Ils ont battu la cible visée par 2204 parties, ils ont obtenu 10 points (le CH 8 points).

  • 2007-2010 : Ils ont manqué la cible visée par 751 parties, ils ont obtenu 3 points (le CH 8 points).

  • 2010-2014 : Ils ont battu la cible visée par 364 parties, ils ont obtenu 8 points (le CH 3 points).

  • 2015-2016 : Ils ont battu la cible visée par 70 parties, ils ont obtenu 4 points (le CH 2 points). Pour l'axe #3, Pittsburgh a cumulé 25 points (le CH 21)

Axe #4 : Pittsburgh a cumulé 15 points (le maximum) (le CH 9 points). 32.6% des joueurs repêchés ont joué 123 parties et plus.

Tableau #2 – Comparons chaque axe pour le CH et Pittsburgh

 

Pittsburgh, une des meilleures équipes selon notre méthodologie a battu le CH pour les 4 axes. L’axe #4 qui représente le nombre de joueurs qui ont joué 123 parties et plus est l’axe où l’écart est le plus grand entre les deux équipes.

Ce qui avantage grandement Pittsburgh est qu’ils ont été en mesure de repêcher des joueurs comme Crosby, Malkin, Fleury et  Staal très tôt dans différents repêchages, ces joueurs ont tous joué beaucoup de parties, ce qui donnait un net avantage à Pittsburgh pour l’axe #3.

Cependant, ils ont eu de beaux coups dans les rondes autre que la première ronde, ce qui leur donne une belle note pour l’axe #4. Nous pouvons penser Letang, Rust, Guentzel, Murray et Sundqvist, tous des joueurs de la ronde #3. Jarry, Sprong et Goligoski, repêchés à la ronde #2. Muzzin est un produit de la ronde #5 et Molson de la ronde #9.

Comme toutes les autres équipes, Pittsburgh a son lot de mauvais choix pour la ronde #1. Esposito, Morrow, Després, Pouliot et Bennet sont tous des choix qui n’ont pas obtenu le succès escompté.

Comparaison entre San Jose et Montréal

 

San Jose a accumulé 71 points, 15 points de plus que le CH. Analysons les résultats pour chaque axe :

Axe #1 : San Jose pour la période 2003-2016 a repêché 104 joueurs, 5 de plus que le CH. Ils ont cumulé 12 points sur une possibilité de 20 points pour cet axe (Le CH 14 points).

Axe #2 : Le recruteur-chef de San Jose avait plus de cartes dans son jeu, mais il avait une main moins intéressante. L’ensemble des choix de San Jose n’était pas exceptionnel, comme le CH San Jose avait 25 choix de première ou deuxième ronde. Mais globalement San Jose avait moins de choix intéressant que le CH. Il a obtenu plus de points que le CH, car le niveau de difficulté était plus élevé. Ils ont obtenu 21 points (Le CH 12 points).

Axe #3 : L’axe qui alloue le plus de points. Cet axe compare le nombre de parties jouées à une cible, et ce, pour 4 périodes différentes.

  • 2003-2006 : Ils ont battu la cible visée par 1447 parties, ils ont obtenu 9 points (le CH 8 points).

  • 2007-2010 : Ils ont battu la cible visée par 956 parties, ils ont obtenu 10 points (le CH 8 points).

  • 2010-2014 : Ils ont battu la cible visée par 549 parties, ils ont obtenu 9 points (le CH 3 points).

  • 2015-2016 : Ils ont manqué la cible visée par 66 parties, ils ont obtenu 2 points (le CH 2 points). Pour l'axe #3, San Jose a cumulé 30 points (le CH 21).

Axe #4 : San Jose a cumulé 8 points (le CH 9 points). 25% des joueurs repêchés ont joué 123 parties et plus.

Comparons pour chaque axe les deux équipes :

 

Tableau #3 – Comparons chaque axe pour le CH et San Jose

 

San Jose, une des meilleures équipes selon notre méthodologie a battu le CH pour les axes #2 et #3. C’est donc dire que le recruteur-chef de San Jose avait une main assez faible, ce qui lui a donné passablement de points. Avec cette faible main, il a trouvé plusieurs joueurs qui ont joué de nombreuses parties. Nous pouvons qualifier cela de grandes réussites.

Quels sont ces joueurs qui ont joué beaucoup de parties et qui viennent des rondes éloignées.

  • Ronde 7 : Jason Demers 658 parties, Joe Pavelski 1030 parties, Justin Braun 669 parties.

  • Ronde 6 : Nick Bonino 626 parties, Tommy Wingel 448 parties.

  • Ronde 4: Torrey Mitchell 666 parties.

  • Ronde 2: Marc-Edouard Vlasic 1035 parties.

Selon notre méthodologie, un instructeur-chef qui maximise les parties jouées dans les rondes intermédiaires et inférieures maximisent son pointage. Les joueurs de la ronde #7 ont procuré énormément de points pour San Jose. C’est la raison principale de leur succès.

Comme toutes les autres équipes, San Jose son lot de mauvais choix pour la ronde #1. Wishart, Kaspar et Petrecki sont tous des choix qui n’ont pas obtenu le succès escompté. Cependant, ils ont plusieurs succès intéressants sans être des joueurs de concession, pensons à Couture, Bernier, Mueller, Meier et Coyle. Certains premiers choix ont eu des carrières correctes sans plus : Setoguchi, Michalek et Goldobin.

Conclusion

En conclusion, Timmins se positionne très bien par rapport à ses homologues. Notre méthodologie lui donne le rang #8 sur 30 équipes. Sans avoir en main un jeu de cartes extraordinaire, il réussit à repêcher suffisamment de bons joueurs pour demeurer compétitif. Ce qui fait mal à M. Timmins est qu’entre 2003 et 2016, il n’a eu que 4 choix en deçà du 10ième rang et jamais de choix de rang #1 ou #2. Les quatre choix avant le rang #10 ont été Kostitsyn, Price, Galchenyuk et Sergachev.

M. Timmins a peu de grandes réussites dans les rondes inférieures. Ce sont ces joueurs qui sont payants selon notre méthodologie. Certains choix intéressants de M. Timmins :

  • Ronde #7, 8 et 9 : Mark Streit 786 parties, Jaroslav Halak 520 parties et Sergei Kostitsyn 353 parties.

  • Ronde #6 : Matt D’Agostini 324 parties.

  • Ronde #5 : Mikhail Grabovski 534 parties, Brendan Gallagher 547 parties.

  • Ronde #3 : Ryan White 353 parties, Ryan O’Byrne 308 parties, Yannick Weber 497 parties, Alexei Emelin 456 parties et Sven Andrighetto 216 parties.

  • Ronde #2 : Maxim Lapierre 614 parties, P.K. Subban 713 parties, Guillaume Latendresse 341 parties, Jacob De la Rose 228 parties.

 

Nous pouvons voir deux modèles de réussite différents. Pittsburgh qui a bâti son succès sur plusieurs choix hâtifs de première ronde (Crosby, Malkin et compagnie), ces joueurs élites ont été entourés de plusieurs choix intermédiaires de grande qualité (Letang, Rust, Guentzel et Murray).

San Jose a obtenu de nombreux joueurs via des échanges tout à leur avantage (Thornton, Burns, etc.). Ces joueurs élites ont été entourés par plusieurs joueurs repêchés tard dans le processus de repêchage (ex. : Joe Pavelski).

En espérant que les intervenants qui liront ce texte puisse avoir une meilleure idée de la complexité d’évaluer un recruteur-chef. Ma conclusion personnelle est la suivante « Le repêchage de la LNH est une question de travail en grande partie et de chance avant tout ».

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